La musique Classique

 

De nos jours, généralement, quand on parle de musique classique, on vous regarde avec des gros yeux sous-entendant un "mais c' est quoi cet(te) arriéré(e)?!?". Le problème étant que ces regards viennent souvent de gens qui ne connaissent pas grand chose à la musique classique, pour ne pas dire rien du tout. Je vais donc écrire ces quelques lignes dans le but de vous faire entrevoir en quoi la musique classique peut être intéressante, pour ceux qu' elle rebute encore.

Je tiens d' abord à dire que mes connaissances en musique classique sont limitées: j' ai beau en avoir joué pendant des années (j' ai 10 ans de piano et 4 ans de violon à mon actif, en cet an de grâce 2002, j' ai dû arrêter pour cause manque de temps il y a quelques années mais je ne tiens plus l' année prochaine, que je sois à Orléans ou Paris, je me cherche un prof de violon et éventuellement m' achète un orgue (enfin clavier quoi)!), je n' ai que très peu de cds de classique. Quant aux vynils il y en a plein chez mes parents, mais pas du genre de classique que j' apprécie: j' ai beau régulièrement essayer de les écouter je ne les apprécie pas du tout. Mais j' ai appris à avoir quelques "trucs" pour repérer ce que j' aime en classique, je vais essayer de vous décrire comment je les ai trouvé / comment vous pouvez les trouver, pour vous, vos goûts.

 

Comme beaucoup, j' ai commencé à écouter du classique avec les vynils qu' écoutaient mes parents: quand ils les mettaient il fallait bien les écouter. Mais à cette époque je ne pouvais pas les supporter: j' en ai déduit que le classique et moi ça faisait deux. Puis j' ai fait du piano, où après les exercices du débutant de base, je suis passée aux morceaux a proprement parler: je préférais laaaaargement jouer du classique. Beaucoup plus riche en émotions / interprétations possibles que du jazz ou je ne sais quoi, qui ne peuvent souvent se jouer que d' une ou deux manières différentes. Mais comme je continuais à être allergique aux vynils qu' avaient mes parents: j' en ai déduit que je n' aimais pas les morceaux "pour orchestres", mais appréciais les morceaux "pour instrument soliste"... sauf que je continuais à détester les interprètes dont ma mère avait des cassettes... bon alors disons que j' aime ma manière de jouer...

Puis, quand j' avais 14 ans, ma mère a réussi à me persuader de faire du violon (j' avais refusé jusque là, parce que j' avais encore le souvenir de la prof de violon qu' avait eu mon frère enfant, une vraie mégère, elle tapait sur les doigts des élèves quand ils jouaient faux, était tooujours de mauvaise humeur,...: un vrai plaisir, et j' associais l' instrument à cette prof). J' ai eu la chance de tomber sur une bonne professeur, avec qui je me suis tout de suite très bien entendu (comme pour tout, apprécier son professeur est important pour apprécier l' instrument dont on joue). Je jouais donc d' un instrument soliste, mais aussi d' orchestre, et adorais ça: ça a commencé à me réconcilier avec "les musiques composées pour des orchestres".
Dans cette période, je tombe un jour sur un reportage au 20h de TF1, annonçant une série de concerts où Yehudi Menuhin était chef d' orchestre, dirigeant je ne sais quel philarmonique, à qui il faisait jouer toutes les symphonies de Schubert. Il y avait quelques extraits en fond donore, et c' était absolument... superbe. Dans cette période encore, je tombe sur un documentaire sur la chaîne Mezzo où on le voit jouer (du violon), et là j' en ai les larmes aux yeux, c' est absolument merveilleux, c' est... superbe bis. Un jour je tombe sur un coffret regrouppant ces symphonies jouées par l' orchestre philarmonique de Varsovie, oui je sais ça n' est pas forcément glorieux, mais dirigé par Yehudi Menuhin ça devient absolument superbe.

 

Car en fait c' est là qu' est tout le secret: l' interprète quand il s' agit d' un instrument soliste, le chef d' orchestre quandil s' agit d' une symphonie ou je ne sais quoi joué par un orchestre. Vous voyez toutes ces reprises immondes de morceaux superbes dont on nous inonde de nos jours? Ben c' est pareil en classique: il faut considérer que chaque interprétation est une reprise, et quand machin en fera une merveilleuse, bidule à côté la massacrera complètement. Dans les deux cas (reprise de chanson / interprétation d' un morceau classique) il s' agit d' une suite de notes, jouée / dont l'interprétation est dirigée par un individu dont vous pouvez partager la sensibilité musicale ou non. C' est ainsi que j' ai beaucoup de mal avec les symphonnies de Beethoven: j' ai eu le malheur d' acheter une version de Karl Böhm dirigeant le Philarmonique de Vienne, et... c' est froid, et justement ça me laisse froide.

Pour les chefs d' orchestres, je dirais qu' il y en a deux types: ceux qui dirigent l' orchestre, lui imposent leur volonté, "une - deux - une - deux", à la Karajan (ou Böhm), et ceux qui laissent une certaine marge à l' orchestre, grapillant un demi-temps de ci de là histoire de prolonger une note / en raccourcir, pour mettre en valeur tel ou tel effet. Et personnellement je préfère le second style, beaucoup moins militaire. Dans ce genre de chef d' orchestre, il y a évidemment Lorin Maazel, THE chef d' orchestre, comme Yehudi Menuhin je vénère ce musicien. (Menuhin appartient d' ailleurs à la deuxième catégorie, logique, sinon je ne l' apprécierais pas autant) Le Concert du Nouvel An (par le Philarmonique de Vienne, tous les 1er de l' An au matin, retransmis en mondiovision un peu partout, et par France3 en France) dirigé par Maazel fut d' ailleurs le meilleur qu' il m' ait été donné de voir: d' abord je l' ai vu jouer du violon et... j' étais bouche bée de voir à quel point c' est un excellent violoniste (remarquez j' ai appris plus tard qu' il a été premier violon du même Philarmonique de Vienne à l' époque où Johan Strauss fils le dirigeait, et bon a priori pour être premier violon dans cet orchestre il ne faut pas être particulièrement mauvais, a priori hein...), il faisait le zouave sans arrêt, venant à un moment donné déguisé en clown et portant une grosse caisse dans le dos, poursuivi par des policiers: les sifflets de ses monsieurs et la grosse caisse de monsieur clown étaient utilisés comme des instruments. Car oui pendant ce temps là le Philarmonique jouait, de même qu' il a joué quelques morceaux sans chef d' orchestre, mais après tout un orechestre pareil a-t-il vraiment besoin en permanence de chef d' orchestre?
D' ailleurs oui ce Concert du Nouvel An est une excellente manière de voir avec quel chef d' orchestre vous pouvez avoir des affinités: vous voyez si la manière avec laquelle il fait jouer le Philarmonique l' année en question vous inspire ou non, si oui vous retenez son nom comme "regarder ce qu' il a fait", si non à ranger dans les "à éviter à tout prix", mais retenez quand même son nom c' est très utile de savoir avec qui on n' absolument aucune affinité. Surtout qu' en général ils alternent: une année ça sera un "dirigiste", la suivante un "coolos" - "dirigiste" - "coolos" - ...

 

Ce qu' il faut retenir de tout cela: dans un "morceau pourorchestre", ce qui est déterminant est le chef d' orchestre, pas le morecau ou l' orchestre lui-même, un excellent chef d' orchestre fera paraître comme une vraie perle un morceau banal joué par un orchestre banal, alors qu' un chef banal massacrera le plus souvent un excellent morceau joué par excellent orchestre, vous en dégoutant pour longtemps (voir els symphonies de Beethiven jouées par le Philarmonique de Vienne mais dirigé par Böhm en ce qui me concerne). De même, pour un morceau "pour instrument soliste", ce qui est déterminant est l' interprète, non le morceau (même schéma). C' est comme ça que j' ai compris pourquoi je n' aimais pas les vynils de musique classique qu' ont mes parents: ils avaient surtout des interprétations "tristes", "militaires",... de morceaux, or je déteste ça, j' ai d' ailleurs appris que c' est mon père qui avait acheté la majeure partie de ces vynils... et vu le peu de goûts musicaux que je peux avoir en commun avec lui, ça ne m' étonne pas du tout!
Après, c' est à vous de voir avec qui vous avez des affinités, en tatonnant de ci de là, en écoutant plusieurs interprétations... Enfin si vous êtes ici c' est que vous partagezen partie mes goûts, du moins il faut l' espérer, donc personnellement je vous conseille n' importe quoi joué/dirigé par Maazel ou Menuhin, et peut-être aussi un Milstein (violoniste), que j' ai découvert récemment donc son cas reste à étudier, mais je dirais qu' il est plutôt bien parti pour que je l' apprécie.

Sinon je peux aussi vous dire que j' adore Schubert, mais ça aussi bien quand je l' écoute que quand je le joue: il y a généralement plein d' interprétations possibles pour un même morceau de lui, chacun "rendant" aussi bien que l' autre, et c' est véritablement un plaisir à jouer/entendre. Si vous êtes pianists et voulez vous dégoûter, essayez du Liszt aussi, je crois que je n' ai jamais vu aussi compliqué que ça (et les écarts de doigts dans les accords... oula mama mia! encore qu' avec Schubert ça peut être croquignol aussi parfois...). Mendhelsson (jamais su où placer le "h"...) aussi, mais ça autant c' est superbe, varié,... quand c' est bien joué, autant c' est très commun quand l' interprétation est "de base".

A par contre je reste allergique à l' opéra: les vibrato ont tendance à vite me stresser, ce qui fait qu' au bout d' un moment, généralement assez court, je m' énerve / pète un plomb devant tous ces vibrato qui ne servent à rien et détruisent les notes...

 

Voilà voilà, j' espère que cette page vous aura aidé à trouver votre bonheur en musique classique... parce que croyez-moi il y a de quoi faire!

 

 

(si vous voulez m' écrire, je rappelle que c' est à spolochon1@caramail.com)